communiqué
A la lumière des résultats, il apparait que les violences sont profondément enracinées dans le milieu culturel : plus de la moitié des femmes interrogées (58 %) rapportent avoir déjà été victimes d’agissements sexistes, un quart (26 %) de harcèlement sexuel et environ une sur sept (13 %) d’agression sexuelle.
L’enquête met en évidence le poids des inégalités professionnelles et de la précarité. Les abus proviennent majoritairement des collègues des victimes, mais aussi en grande partie de producteurs ou de rédacteurs en chef. La position de pouvoir de ces derniers vis-à-vis de femmes en situation de dépendance économique, souvent sous le statut fragile de l’intermittence, semble alimenter un sentiment d’impunité.
Ces violences sont très souvent passées sous silence. Entre 39 % et 41 % des victimes ou témoins n’en ont jamais parlé, le plus souvent par crainte des répercussions professionnelles, paradoxe de la double peine. De plus, comment dénoncer ce qui reste souvent sans conséquence : en cas de signalement, les interventions des employeurs sont rares : 17 % pour les agissements sexistes, 21% pour le harcèlement sexuel et 30 % pour les agressions sexuelles.
Face à cette situation, la Scam sera attentive aux conclusions et recommandations de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les VHSS, ainsi qu’au plan de lutte récemment annoncé par le ministère de la Culture. Elle appelle le secteur culturel à prendre la mesure de cette enquête. Il est urgent que des moyens soient déployés en termes de prévention, de sanction et d’accompagnement. Consciente que ces initiatives ne pourront avoir un réel impact sans une refonte profonde des mentalités et des rapports de pouvoir dans le secteur, la Scam poursuivra son action en documentant ces violences.